Qu’est-ce que c’est qu’ça !!??
Les équipes pluridisciplinaires sont un nouveau dispositif mis en place dans plusieurs départements, notamment celui du Gard, concernant les RSAstes. Ces équipes sont composées de deux RSAstes, ainsi que d’un représentant du Pôle Emploi, d’un responsable insertion, d’un représentant de la DEE (conseiller emploi) et enfin d’un représentant du CCAS. Elles ont pour objet d’étudier les dossiers d’allocataires afin de réorienter leurs parcours, et réduire, suspendre ou supprimer leurs allocations. Évidemment, les décisions sont prises anonymement et en toute confidentialité.
Ces équipes pluridisciplinaires apportent également leur concours sur un tas de projets, programmes, pactes pour lutter contre l’exclusion et pour l’insertion socioprofessionnelle des bénéficiaires du RSA. En fait, elles remplacent les commissions locales d’insertion.
Comment ça marche ?
Selon les départements, les RSAstes sont choisis par tirage au sort ou sur la base du volontariat. Dans les deux cas, avant d’être sollicités, ils sont préalablement sélectionnés sur la base de critères bien définis : il faut qu’ils maîtrisent le français, qu’ils soient coopératifs, motivés et prêts à radier d’autres allocataires. Les RSAstes participants n’arrivent pas là par hasard.
Chaque équipe pluridisciplinaire comprend deux RSAstes, qui occupent ce poste (à titre gratuit bien sûr) pendant une durée de six mois, renouvelable une fois.
Elle se réunit au moins une fois par mois et autant que nécessaire (cela dépend notamment du département et du nombre de bénéficiaires du RSA qu’il comprend).
Lors de ces réunions, l’équipe pluridisciplinaire est chargée de délibérer sur chacun des dossiers, et de donner un « avis » adopté par un vote à la majorité. L’équipe étant composée de six membres, les RSAstes, en minorité (deux), servent bien ici de caution. Une fois votés, les avis sont transmis au Conseil général qui n’a plus qu’à valider !
Dans le Gard, le Conseil général a déployé quatre commissions dans ce style sur le département : Alès-Le Vigan, Nîmes, Nîmes-Beaucaire, Nîmes-Bagnols sur Cèze.
À quoi ça sert ??!!
On voit bien ici les objectifs à atteindre, d’autant plus en cette période de crise : maintenir une politique de « redistribution sociale » rigoureuse (dans laquelle le concept de fraude est central), et la légitimer en y intégrant les bénéficiaires (car ainsi les radiations et les suspensions paraissent plus acceptables).
Ici comme ailleurs, en impliquant des exploités dans ses rouages répressifs, le système cherche juste à maintenir la paix sociale, et ceci n’est qu’un moyen structurel pour y parvenir.
Ceux qui participent à la cogestion de la misère et à sa répression ne font que cautionner la division qu’entretient l’État entre les allocataires. Ils se placent en garants de bonne moralité pour nous foutre dans la merde, nous trier entre bons et mauvais allocataires. Ils collaborent avec l’État qui fixe les règles, quand celui-ci cherche à faire des économies en radiant au maximum.
Un jour peut-être se radieront-ils eux-mêmes ?
Les équipes pluridisciplinaires c’est de la 2mer !!!