Une récente mesure contraint les RSAstes à 7 heures de travail hebdomadaire, pour 130 euros de plus par mois, sous peine de radiation. Elle s’applique aujourd’hui dans une dizaine de départements en attendant sa généralisation.
Son aspect répressif est évident, tout comme il l’est pour les « offres raisonnables d’emploi » qui obligent les chômeurs à accepter n’importe quel boulot, payé une misère, pour ne pas se faire radier.
Mais ces mesures reflètent surtout la volonté de précariser encore plus le marché du travail. Les statuts de chômeur ou RSAste mobilisables à la demande sont le prolongement des boulots en intérim, CDD, temps partiel, apprentissage… Ces contrats précaires permettent aux patrons de payer moins leurs travailleurs, uniquement quand ils en ont besoin, et sont souvent agrémentés de subventions de l’État. L’augmentation du nombre de chômeurs, la précarisation de l’emploi et la pression sur les salaires qui en découlent, participent à la baisse globale du coût du travail. L’objectif est de répondre au besoin de croissance économique (toujours plus de profit) indispensable à la pérennité du capital. Et c’est sur les salaires que se font les bénéfices !
Dans ce contexte de crise et de restructuration du capital que nous vivons, les plans d’austérité et les tours de vis vont continuer à pleuvoir, en France et en Europe. La multiplication des statuts, les contrats au rabais, le travail « gratuit », les fermetures et délocalisations accroissent encore la concurrence entre les pauvres dans un marché du travail mondialisé. Cette situation augmente notre isolement, à grand renfort de médias, de dispositifs sécuritaires, d’anxiolytiques en tout genre… Les syndicats et consorts qui prétendent défendre les intérêts des classes exploitées ont depuis longtemps glissé dans la cogestion et accepté de se plier au réalisme économique.
Nous n’avons pourtant aucun intérêt à nous sacrifier pour une économie qui nous dépouille de tous les aspects de nos vies. En Grèce, la révolte contre les plans d’austérité explose à coups de grèves, manifestations, affrontements avec la police, sabotages, occupations, pillages, réquisitions… Plus sporadiquement, de violentes confrontations ont lieu ailleurs en Europe (Espagne, Angleterre, Italie…), et un peu partout des résistances s’élaborent. En France, les émeutes de l’hiver 2005, le mouvement contre le CPE en 2006 et contre la réforme des retraites en 2010 témoignent de l’intensification des tensions sociales traversant la société et la propagation de certaines pratiques et formes de révolte. N’attendons pas ces événements pour agir. C’est en s’organisant et en luttant collectivement, ici et maintenant, contre les administrations, les patrons, les bailleurs et autres rapaces que nous serons en mesure d’élaborer des résistances et de passer à l’offensive contre la domination capitaliste.