Salaire, prix et profit – Karl Marx

Voici quelques extraits et l’intégralité en pdf du texte de 1865 de Karl Marx. Bonne lecture…

[…] Comme les valeurs d’échange des marchandises ne sont que les fonctions sociales de ces objets et n’ont rien de commun avec leurs qualités naturelles, il faut tout d’abord nous demander: Quelle est la substance sociale commune à toutes les marchandises ? C’est le travail. Pour produire une marchandise, il faut y appliquer, y faire entrer une quantité déterminée de travail. Et je ne dis pas seulement de travail, mais de travail social. Un homme qui produit un objet pour son usage personnel immédiat, en vue de le consommer lui-même, crée un produit, mais non une marchandise. En tant que producteur subvenant à lui-même, il n’a rien de commun avec la société. Mais pour produire une marchandise, il faut que cet homme produise non seulement un article qui satisfasse à quelque besoin social, mais il faut encore que son travail soit un élément ou une fraction de la somme totale du travail utilisé par la société. Il faut que son travail soit subordonné à la division du travail qui existe au sein de la société. Il n’est rien sans les autres subdivisions du travail et à son tour il est nécessaire pour les compléter. Lorsque nous considérons les marchandises en tant que valeurs, nous les regardons exclusivement sous le seul aspect de travail social réalisé, fixé ou, si vous voulez, cristallisé en elles. Sous ce rapport, elles ne peuvent se distinguer les unes des autres que par le fait qu’elles représentent des quantités plus ou moins grandes de travail: par exemple, on emploie une plus grande quantité de travail pour un mouchoir de soie que pour une brique. Mais comment mesure-t-on la quantité de travail ? D’après le temps que dure le travail, en mesurant le travail à l’heure, à la journée, etc. Naturellement, pour se servir de cette mesure, on ramène tous les genres de travail au travail moyen, ou travail simple considéré comme leur unité. […] Continuer la lecture

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Merde in France

Aujourd’hui, la France n’est pas touchée par la crise de la même façon que d’autres pays européens comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal, etc. Cela ne veut pas dire qu’elle ne le sera pas mais, pour l’instant, les mesures d’austérité n’ont pas divisé les salaires par deux et les coupes budgétaires n’empêchent pas l’État de maintenir encore une certaine protection sociale (sécurité sociale, allocations familiales et de chômage, revenu minimum, aide au logement..) de la population. Continuer la lecture

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Discussion avec le collectif RISC, autour du texte « Pourquoi parler de crises ? »

Pourquoi parler de crise ?

Ce que nous voulons attaquer c’est le discours dominant qui explique que les causes de la crise actuelle sont à chercher dans le mauvais capitalisme financier. Nous pensons que la crise financière n’est qu’un symptôme d’une maladie plus profonde et qu’il s’agit en fait d’une crise du capitalisme lui-même. Ses conséquences seront certainement terribles mais ce sera peut-être aussi l’occasion de remettre en cause le capitalisme dans ses fondements mêmes. Continuer la lecture

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Interview autour d’un conflit entre des allocataires et la CAF du Gard

Interview sur radio Escapade de membres du collectif Exploités Énervés sur une affaire conflictuelle entre, d’un côté, des allocataires (Macha, Roger et leurs amis) de la CAF, et de l’autre, la CAF du Gard, la Justice et un patron/bailleur.

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« Revenu garanti »: quelques interrogations malvenues

Depuis quelque temps on observe en milieu libertaire, à l’initiative souvent de comités de chômeurs ou de chômeurs militants, la multiplication de prises de position favorables à une bataille en faveur du revenu garanti. C’est là une revendication qui a déjà une longue histoire, puisqu’elle est apparue dans les années 70 dans les milieux de l’autonomie italienne et qu’elle a été reprise et reformulée par divers théoriciens et militants, prenant selon les versions la forme d’un revenu de remplacement ou de complément d’un salaire inexistant ou faible ou d’un revenu inconditionnel attribué à chaque membre de la société quelle que soient son âge, son activité et ses ressources (baptisé alors « revenu d’existence » ou « allocation universelle »). L’élément essentiel de cette idée, et leur socle commun, restant le principe d’une garantie de revenu offerte à tout membre d’une société donnée. Continuer la lecture

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Macha, Roger et Monsieur Serpent

Juillet 2011, Roger, blessé, bénéficie d’un arrêt de travail jusqu’à la fin de son contrat (31 août 2011). Son employeur, Monsieur Serpent, se retrouve en difficulté pour honorer les nombreux chantiers sur lesquels il s’était engagé. Il renonce donc à certains. Ce manque à gagner provoque en lui une haine envers Roger. Monsieur Serpent ayant l’habitude de ne pas lui payer ses heures supplémentaires, ni ses indemnités de congés payés, cela lui faisait de bons profits. Pour se venger, il refuse de lui fournir les justificatifs nécessaires pour constituer son dossier à Pôle Emploi. Roger se retrouve donc sans ressources. Il entame des démarches auprès des prud’hommes, ce qui met Monsieur Serpent en fureur, mais l’oblige à délivrer les documents. Grâce à une action sur le Pôle Emploi, en décembre 2011, avec 5 personnes du collectif Exploités Énervés, Roger récupère ses droits et touche les arriérés. Continuer la lecture

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Entre revendication et subversion: Le mouvement des chômeurs

Dans ce qu’il est convenu d’appeler « le mouvement des chômeurs » de l’hiver 1997-1998 en France se sont croisées plusieurs exigences, qu’il n’est pas abusif de reclasser en deux pôles : celui d’une défense organisée des sans-travail stables condamnés à vivre d’allocations, et celui animé par un désir de subversion sociale capable de mettre en cause les règles de répartition inégale de la richesse sociale. Ces deux pôles ont coexisté, parfois dans une fusion originale bien que souvent conflictuelle, parfois dans une volonté de démarcation réciproque. Si je choisis de les prendre en examen séparément, c’est surtout pour arriver à dégager à la fois les enjeux et les succès, ou les limites, de l’un et de l’autre. Continuer la lecture

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La croisade « anti-fraude » frappe encore les pauvres

En ces temps de crise et de restrictions budgétaires, les pauvres sont les premiers à payer. Salariés, nous devons nous plier à la concurrence et aux injonctions du marché, pour sauver nos emplois. Bénéficiaires des prestations sociales, nous devons accepter de nous plier à toutes formes de contrôles et d’humiliations, pour conserver l’aumône que l’État nous concède. D’autant que la campagne contre la fraude est devenue une priorité nationale. À écouter politiques et journalistes, ce fléau social serait en grande partie responsable de la crise économique et financière. La chasse est ouverte. À la sécu, au Pôle Emploi ou à la CAF : allocataire rime avec fraudeur.
Et quand un bourgeois, bien conscient que l’État est à son service, en rajoute une couche pour mater des prolétaires rétifs, on obtient une bien sinistre fable cévenole… Continuer la lecture

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