Le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » va dans les jours qui viennent être examiné par les députés de l’Assemblée Nationale. Celui-ci s’inscrit en droite ligne de la politique migratoire répressive exercée par les gouvernements ces dernières années.
Ce projet de loi, tout comme les dispositions législatives récemment engagées, va entraîner une plus large précarisation (conditions d’obtention de l’asile durcies, contrôles des travailleurs clandestins accrus…), une exacerbation de la criminalisation (usage massif et allongement des durées de la rétention, enfermement des demandeurs d’asile avant même une décision d’expulsion…), et la mise en concurrence des populations (tri sur le volet des « compétences » recherchées par les états, opposition renforcée entre l’immigration dite « légale » et « clandestine »…).
Cette situation se retrouve partout sur le territoire. Rien que sur la ville d’Alès et dans les Cévennes, de très nombreuses familles déboutées de leur demande d’asile survivent sans ressources ni logements sur de très longues périodes, souvent des années. Comment subsister sans la possibilité de travailler et dans la crainte permanente d’une expulsion ?
Ce sont aussi des réfugiés ne pouvant déposer leur demande de protection en vertu du règlement Dublin qui sont contraints à la clandestinité durant des mois (ce règlement les contraint à retourner dans le premier pays d’Europe où leur empreintes ont été enregistrées). Ce sont de jeunes adultes qui même s’ils ont obtenu le statut de réfugiés sont rapidement propulsés dans la jungle économique que nous connaissons tous. Comment se projeter dans l’avenir sans avoir eu la possibilité de suivre une formation ou d’apprendre un métier ?
Cette politique ne fait qu’aggraver les conditions de vie et renforcer une stigmatisation toujours grandissante des étrangers. Elle privilégie le rejet à la mise en place d’une réelle volonté d’accueil. Les dispositifs d’hébergements intègrent progressivement des fonctions de contrôle administratif et policier, les expulsions et les violences policières comme à Paris, à Calais, ou à la frontière italienne sont toujours plus nombreuses et engendrent des conséquences souvent dramatiques.
Ce projet de loi est en parfait accord avec les politiques européennes dont les objectifs sont clairs : lutter contre ces populations prisonnières et victimes de situations politiques iniques, brandir la traque, le renvoi, le refoulement et la force sans aucune considération pour les personnes afin de peser sur les marchés du travail et pour servir leurs intérêts économiques et politiques.
Comme aucun changement significatif de politique n’aura lieu sans mobilisation forte et collective, un rassemblement est appelé :
SAMEDI 14 AVRIL à 10h30
au Cratère (place Barbusse) à ALÈS
Retrait du projet de loi « Asile et immigration » !
Régularisation et liberté de circulation pour tous et toutes !
Et pour poursuivre la mobilisation, mais aussi pour pouvoir échanger et nous organiser collectivement face aux problèmes de papiers, de logements et de ressources:
Réunion publique – jeudi 19 avril, 18h30 – Bourse du travail (place Georges Dupuy).
Contacts : cevennessansfrontieres@riseup.net / exploitesenerves@riseup.net