Nous sommes à la merci des logiques économiques et de leurs panels de lois. Les dernières votées sont à peine appliquées que, déjà, de nouvelles s’annoncent. Ainsi, par exemple, une proposition de loi a été déposée pour obliger chômeurs de longue durée et allocataires du RSA à effectuer 20h par semaine de « travaux d’intérêt général », en parallèle, le Conseil d’analyse économique préconise un accord syndicat-patronnat pour assouplir le droit social afin de baisser les salaires et d’augmenter le temps de travail…
Les mesures d’austérité s’abattent sur tous les exploités, et l’on cherche à nous faire taire et à nous diviser entre migrants « envahisseurs », RSAstes « assistés », chômeurs « fraudeurs », travailleurs « privilégiés »…
Nous occupons le Pôle emploi du centre-ville d’Alès en affirmant qu’au contraire nous allons nous serrer les coudes et ouvrir nos gueules !
La loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI), votée le 8 février 2011, est un paquet législatif où l’on trouve de nombreuses dispositions confirmant l’offensive de l’Etat lancée contre les populations « pauvres ».
Entre autres, l’article 37 bis s’attèle au flicage des allocataires de prestations sociales, qu’il s’agisse des allocations familiales, du RSA, des allocations logement, de la sécurité sociale, de l’ASS, de l’allocation chômage… Le prétexte utilisé est la lutte contre « la fraude en matière sociale ». Il s’agit dès lors de débusquer, de radier et de réprimer tous ceux qui auront omis de déclarer un changement de situation quelconque, qui auront travailler quelques heures sans en avertir l’institution ou n’auront pas noté le chèque de mère-grand sur leur déclaration trimestrielle…
Pour traquer ces nouveaux délinquants que sont les « fraudeurs », une des dispositions est de permettre l’interconnexion des fichiers des différentes administrations (CAF, pôle emploi, MSA, CPAM, impôts, douanes, justice, police, préfecture, inspection du travail…), notamment grâce à la levée du secret professionnel des services sociaux. Les bases de données existantes, celle de la CAF par exemple, permettaient déjà aux socio-flics de dresser des profils types de « familles à risque ». Dorénavant, ce maillage s’intensifie et tout ce qui est rentré dans un ordinateur de l’un des organismes sera consultable par les autres services et pourra aisément se retourner contre nous.
Par ailleurs, la loi prévoit l’assermentation de certains agents, dans les pôles emploi par exemple, pour leur permettre de dresser des procès verbaux en cas de constatation de fraude, de défaut de papiers en règle, d’outrage ou d’obstacle à l’accomplissement de leur fonction. Autrement dit, ces véritables « flics de l’emploi » pourront désormais taper sur les doigts de ceux qui ne se laissent pas faire face aux tracasseries et aux paperasseries de l’administration.
Le contrôle s’intensifie envers ceux qui perçoivent ces quelques miettes que sont les prestations sociales. La logique qui est derrière c’est de multiplier les radiations au moindre prétexte et d’empêcher quiconque de continuer à se débrouiller avec le peu qui nous est laissé. La chasse aux pauvres s’accélère… Mais nous n’entendons pas nous laisser faire !
Face à une pression de plus en plus forte des administrations, opposons-leurs nos solidarités et notre combattivité. Devenons ingérables, obstruons systématiquement leurs tentatives de nous fliquer ou de nous infantiliser.
Exploités énervés !
Travailleurs contraints de trimer pour que les patrons puissent en recueillir les fruits, chômeurs à la merci des administrations voués à accepter n’importe quel travail précaire ou à se faire sucrer les vivres… : quelque soit notre situation, l’État cherche à nous maintenir dans l’isolement et le cas par cas. Face aux institutions, il s’agit de prendre acte que la misère qui nous est faite est la même pour tous, qu’il ne s’agit pas de dossiers individuels, ni même de droits et de devoirs, mais bien des rouages de ce système d’exploitation. Dans le bassin d’Alès comme ailleurs, nous avons besoin de nous rencontrer, d’échanger des infos sur les possibilités de s’en sortir, de construire un rapport de force collectif… C’est ce à quoi se propose d’oeuvrer le collectif « exploités énervés ».
contact : exploitesenerves-at-riseup.net