Français/étrangers, quand on est pauvres, on s’en prend toujours plein la gueule !

Mardi 27 octobre 2015

Des Rsastes « français » comme « étrangers »
s’invitent à l’UTASI Cévennes/Aigoual à Alès

Appel à rassemblement devant la CAF de Nîmes – Mercredi 4 novembre dès 13h30

Mardi 27 octobre 2015, une vingtaine de personnes du collectif Exploités-Enervés se sont rendues dans les locaux de l’antenne Cévennes/Aigoual de l’Unité Territoriale d’Action Sociale et d’Insertion (UTASI) à Alès, pour demander des explications sur des refus d’attribution de RSA à deux personnes ressortissantes de l’Union Européenne (UE).

En effet, le Conseil général du Gard rejette fréquemment les demandes de RSA des ressortissants européens. Nombreux sont les cas de personnes qui se sont vues notifier des refus alors qu’elles vivaient en France depuis de nombreuses années, y travaillaient ou étudiaient etc… (Voir ci-dessous, le tract distribué ce jour-là.)

Il a fallu insister un certain temps pour que les personnes concernées soient reçues et entendues en présence de deux camarades. Isolés dans une salle de réunion tandis que les 15 autres camarades s’impatientaient dans les couloirs, ce petit « comité » a longuement bataillé auprès du personnel de l’UTASI pour obtenir des motifs précis sur les refus et un ré-examen des dossiers.
Refusant de répondre à ces demandes, et face à notre refus réciproque d’évacuer les lieux, le personnel s’est vu contraint de faire venir la directrice adjointe de l’UTASI Alès-Aigoual. Cette dernière s’est engagée à nous obtenir un rendez-vous avec le service départemental des allocations en présence d’un médiateur dans les plus brefs délais. Lors de ce RDV, le mercredi 4 novembre à 13h30, nous accompagnerons les personnes dont les dossiers seront examinés et réaffirmerons notre exigence de voir tous ces dossiers débloqués.

Trop souvent, des allocations sont supprimées, des dossiers bloqués dans la plus grande opacité : les règles d’attribution du RSA changent d’un département à l’autre et ne nous sont jamais communiquées… Contre l’isolement et la confusion, nous exigerons donc également que le Conseil général s’explique sur les difficultés récurrentes que rencontrent les étrangers dans le Gard pour se voir attribuer le RSA.

Rassemblement mercredi 4 novembre dès 13h30
devant la CAF de Nîmes (321 Rue Maurice Schumann)

Co-voiturage au départ d’Alès : Rdv à 11h30 sur le parking de la Bourse du travail (Place Georges Dupuis).

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Tract distribué lors de l’action mardi 27 octobre

Français/étrangers,
quand on est pauvres, on s’en prend toujours plein la gueule !

En cette période de crise et d’austérité, l’État et les Conseils Généraux cherchent à reprendre les miettes qu’ils nous laissent : RSA, chômage, … La chasse aux « fraudeurs » leur sert de prétexte pour radier le plus d’allocataires possible ou nous faire rembourser des soi-disant « trop-perçus ». Les administrations utilisent aussi d’autres arguments pour ne pas nous verser d’aides sociales.

Ainsi, le Conseil Général du Gard rejette fréquemment les demandes de RSA des ressortissants européens.

Pour ces personnes, les conditions officielles pour percevoir le RSA sont d’avoir un « droit de séjour régulier en France et d’y vivre depuis plus de trois mois » ou d’y « avoir eu un travail déclaré ». L’imprécision des différents textes officiels : circulaires du ministre, codes diverses, directives européennes, jurisprudences… maintient une ambiguïté à l’avantage des administrations et aux désavantages des demandeurs !

Il semble que la CAF et le président du Conseil Général du Gard utilisent cette latitude pour agir à leur guise.
En effet, plusieurs personnes se sont vues notifier un refus de RSA alors qu’elles vivaient en France parfois depuis dix ans, avaient travaillé plus de deux ans d’affilée et avaient, pour certaines d’entre elles, accompli une partie de leurs études en France.

Ces situations montrent une fois de plus que l’espace Schengen ne permet une libre circulation que pour le capital et les marchandises, alors que les travailleurs, les chômeurs,… les pauvres sont toujours entravés par la réalité des frontières.
C’est encore plus vrai pour les personnes venant de plus loin. Les barrières et les forces armées répandues sur le territoire européen, à ses frontières et dans les pays limitrophes en rendent l’accès toujours plus dangereux et difficile. Dans la même logique politique, les possibilités d’y résider et de bénéficier des aides sociales sont rendues inaccessibles pour les personnes en provenance de l’extérieur de ce camp retranché.

Quelque soit le pays où nous sommes nés,
l’État et ses administrations cherchent toujours à s’attaquer aux pauvres !

Quelque soit le pays où nous sommes nés, solidarité de tous les exploités !

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